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Voyage d'Imbolc 2025 - La Lune du Loup

Dernière mise à jour : 6 févr.

Méditation à lire ou écouter de préférence en présence d’Eau et de Feu.

A noter que femmes et hommes du récit représentent le féminin et masculin que nous portons en chacun de nous, libre à vous d'échanger les termes pour d'autres qui vous conviendraient mieux…


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En contemplant la flamme qui vacille devant nous, notre regard s’apaise, légèrement se voile et nous invite à étendre notre regard pour contempler une nouvelle vision de ce jour propice à un nouveau départ…

 


Nous sommes le 1er février, c’est la Sainte Brigitte. Le soleil est doux et frais, les beaux jours reviennent enfin après un long hiver. En cette glorieuse journée, nous décidons de nous promener dans une forêt voisine où trône le bouleau, l’arbre du Renouveau.


C’est alors que nous nous retrouvons à l’orée de ce bois aux troncs lumineux accompagnés de pins épineux. Nous demandons soigneusement la permission d’entrer ; indéniablement, un merle nous chante la bienvenue. Nous pénétrons dans ce bois d’un sol teinté du vert foncé d’épines de pins et du blanc doux de la neige jonchant le sol. La neige y est encore si tendre et un peu timide, elle sait qu’elle ne tiendra plus très longtemps. Les bourgeons commencent gentiment à pointer le bout de leur nez, murmurant le renouveau, et les oiseaux chantent gaiment le retour tant espéré du Printemps. Eparpillées, des perles blanches s’élèvent du sol : des perce-neiges ! Ces fleurs d’apparence si délicate, et pourtant si robuste qui nous montrent que des conditions les plus rudes, la beauté, la finesse et la grâce s’élèvent dans la force avec courage des antres de la Terre.


Ce Printemps s’annonce si doux et enivrant, et pourtant une pointe de nostalgie nous retient de cet élan. L’Hiver est déjà presque fini, et il est temps de se remettre en mouvement.


En avançant un peu plus profondément dans la forêt dénudée, on aperçoit une pierre d’à peine notre taille s’élevant majestueusement dans une clairière de neige saupoudrée. A son pied, une douzaine de délicates perce-neiges se sont rassemblées, se voilant d’une lumière trop directe d’un Soleil à l’éclat affirmé. On s’arrête un moment pour contempler cette douceur partagée, et nous perdre dans ce blanc environnant, une main posée sur cette pierre sacrée...

 


Et nous voilà propulsé.es dans un temps oublié, celui où dans les foyers, la déesse Brighid était honorée pour ses triples arts : la forge, la poésie et la guérison, nous dit-on. Déesse de l’Eau et de la Flamme, parfois sainte ou simple femme, Brighid offre protection et inspiration à celles et ceux qui choisiront de laisser parler leur intuition et leur passion à l’unisson.


Dans ce temps oublié où nous voilà invité.es, le Feu brûle dans l’âtre de la cheminée ; les femmes en sont ses gardiennes et l’alimentent de bois sacrés, comme le bouleau, premier de l’année.


Assises autour du Foyer, les mères tricottent des habits pour leurs jeunes enfants en sifflotant des mélodies semblant venir de loin, ou inspirées sur le moment ; une raconte une histoire de temps en temps…


Comme celle de la Calleach, Vieille Femme de l’Hiver ayant voyagé jusqu’à l’île sacrée pour retrouver dans la forêt la fontaine de jouvence. Une fois avoir bu à la source, elle devint Bride, la jeune épouse du Printemps.


Ou encore une autre légende, celle de Bride retenue enfermée par la Calleach, jalouse de sa jeunesse et sa beauté, et dont le fils tombe follement amoureux. Celui-ci défiera tous les tours de sa mère pour victorieusement conquérir sa bien-aimée ; et c’est ainsi que Bride et Angus se sont mariés.


Ou encore les légendes de la Sainte Brigitte, qui commencent déjà à remplacer celles de la Déesse alors que l’ère chrétienne apporte son nouveau regard. Par exemple, l’histoire de la fille d’un druide, éclairée de la vision sûre par l’étoile de Bethléem pour aider la Vierge à accoucher du divin enfant. Ou encore, les histoires des miracles d’abondance où les seaux se remplissent comme par magie de lait de brebis alors qu’ils étaient vides jusqu’ici, avant que Brigitte ne lance ses prières depuis la pureté de son cœur…


Alors que les histoires défilent autour du Feu, les femmes de sagesse sont quant à elles affairées en cuisine où elles préparent un repas de rois pour leur communauté : du pain, du lait de chèvre, de la viande séchée mijotée au miel, les légumes transformés… les récoltes de l’an passé ont été fructueuses, il reste encore largement de quoi tenir le reste des soirs d’Hiver jusqu’à ce que le Printemps donne ses nouveaux fruits. Les vivres sont partagés entre les pauvres et les riches de la communauté. Les brebis grossissent dehors, et quelques femmes sont à leurs soins pour aider les premières à mettre bas ; le renouveau est bien là, dans le blanc de l’innocence de ces premiers agneaux.


Les jeunes vierges ont une tâche importante : celle de créer la Brìdeag, une poupée d’Imbolc représentant la Déesse Bride. Faite de paille, elles l’ornent de petites fleurs de début de saison, de coquillages et de jolies pierres, dont la plus belle aura l’honneur d’être utilisée pour créer le cœur de la poupée, qui sera ensuite paradée dans les rues pour que chacun puisse l’adorer. Les jeunes femmes s’habillent de blanc et dans les rues déambulent gaiement dans leurs vêtements de fête ; l’effigie de la Déesse est enfin prête.


Suite au défilé, c’est à la Terre que reviennent les offrandes en échange de son don le plus précieux : l’eau de source. On la ramène dans les foyers où, au passage, l’on croise des femmes affairées à étendre le linge dehors pour que la Déesse les bénisse au clair de Lune de son souffle d’or. On récolte aussi le jonc pour faire des croix de Brigitte que l’on accrochera aux maisons pour ainsi demander protection.


Les hommes quant à eux sont affairés à sortir les premiers bateaux sur les eaux par le Soleil calmées, en quête des premiers poissons argentés. D’autres sont aux champs, questionnant quels bouts de terres accueilleront telle ou telle culture et à quel moment. Là où on commence à sentir la terre ramollir, on commence déjà à la travailler pour la laisser respirer.

Les bardes, sous les saules, préparent leurs poèmes pour la nuitée dans la contemplation des paysages jonchés de messages cachés. Ils savent que le Paysan ne sait ni lire ni écrire à cette époque reculée, et pourtant celui-ci comprend le langage le plus pur : celui de la Nature. Alors, les bardes s’en inspirent pour donner ce soir aux gens le sourire.


C’est le mois du Loup ; cette nuit, ces créatures de l’oubli donneront à la Lune un concert pour enfin dire adieu à l’Hiver. Les familles seront au chaud au foyer, par le Feu illuminées, de la poésie bercées, du vin enjaillées, de festins rassasiées, du Printemps enfin rassurées. Dans la prière et le recueillement, on demandera une nouvelle saison clémente et aimante, plantant les graines et rêves de la nouvelle année. Les bardes animeront la soirée de musique, d’histoires et de vers, pour tous nous rappeler que la Déesse renait de la Terre.

 


En écarquillant doucement les paupières, on se rappelle du contact avec la pierre encore fraîche dans cette forêt où les perce-neiges nous ont guidés. Le croissement lointain du corbeau nous rappelle que l’Hiver est toujours un peu là, mais le Soleil réchauffe enfin notre peau pour la première fois, signe que rien n’est impossible avec la foi.

 


Alors, viens le moment de se questionner. Où en suis-je vraiment, dans cette Roue de l’Année ? Ai-je pris le temps de me reposer, de me renouveler, de guérir et de respirer ? De m’inspirer du rythme de la Terre, comme mes ancêtres l’ont fait ? D’honorer pleinement mon Hiver, de laisser les difficultés derrière pour chercher des solutions dans la nouvelle saison ? Suis-je enfin paré.e à guider mon destin, le prendre entre mes mains, et planter les graines soigneusement sélectionnées ? Que vais-je choisir de planter, maintenant que je vois l’année se dessiner ? Est-ce que mes rêves du solstice dernier sont toujours d’actualité ? Y a-t-il des choses à recalibrer ? Comment commencer l’année en conscience et dans l’insouciance ?


Et puis, comment honorer ma communauté ? Que puis-je mettre en œuvre pour exprimer mon amour à mes proches, et le partager dans des moments d’intimité ? Qui constitue mon foyer ? Qui ai-je envie de choyer, et quoi mettre en priorité ? Comment aimer le Tout et privilégier les moments ressourçants ? Où puis-je apporter ma douceur et la laisser toucher d’autres cœurs ? Puis-je voir en chacun.e des frères et sœurs ? Quels sont les miracles que je peux invoquer pour apporter un peu plus d’amour et de paix dans cette contrée ?


Laissons-nous bercer par ces pensées… elles nous donneront peut-être les clefs pour que notre chemin cette année soit doté de merveilles, de projets et de beauté, de graines parfumées, d’amour et d’amitiés.

 


Revenons à la flamme de notre Foyer, qui jusque-là nous a illuminé, apporté lumière et chaleur pour faire vibrer à l’unisson nos cœurs en cette nuit sacrée.

Joyeux Imbolc à toutes et tous.

 


écrit par Sarah

01 Février 2025


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